Dans le deuxième épisode de mon podcast, je vous propose de lire un de mes textes, puis je vous expliquerai comment j’ai procédé.
J’ai commencé à lire mes textes à voix haute suivant le conseil de la rédactrice en chef du Petit Journal de Shanghai de l’époque, Marie-Eve Richet, que je remercie ici. Cela permet de repérer les fautes, les répétitions, les lourdeurs etc… Et lire des histoires c’est aussi un très bon moyen de les partager ! D’ailleurs, petite j’adorais lire à voix haute, pas vous ?
Ce texte est un fragment rédigé lors d’un atelier d’écriture créative. A la fin du texte je vous expliquerai la genèse de cette création, et comment vous pouvez en créer de tels.
Ce qui m’a frappé, d’emblée, c’est le silence. Lorsque j’ai ouvert la porte de notre appartement, j’ai été surpris par l’absence totale de bruit. Pourtant, à cette heure-là, Mary devrait être à la maison, en train de préparer le dîner ou de se prélasser dans son bain.
La porte d’entrée n’était pas verrouillée, je n’avais pas utilisé ma clé pour l’ouvrir.
J’avais toujours râlé contre cette manie de Mary, qui n’utilisait jamais lesclés, laissant même parfois le battant entrouvert. « Ce n’est pas le Missouri, ici, lui disais-je souvent. Il y a bien plus de cambriolages à Paris. »
Mais Mary haussait toujours les épaules sans répondre. C’était sa manière à elle de gagner dans nos disputes. Elle ignorait de toute sa superbe tout avis contraire à ses envies.
Ce soir-là, je suis entré en grommelant, encore une fois, contre cette sale manie.
Une deuxième fois, je l’appelle. Toujours aucune réponse. J’entre dans la cuisine, immaculée et baignée de lumière : personne. Mon cœur bat plus vite, tout àcoup, comme pris d’un pressentiment.
- Mary ! criais-je dans le couloir.
Seul l’écho de ma voix me répond. La porte de la salle de bain est ouverte. La lumière allumée. Je soupire. Mary doit être dans son bain, les écouteurs sans fil sur les oreilles.
Je souris, et respire plus aisément. Je me place dans l’encadrement de la porte, prêt à accueillir la vision de ma femme, nue, sublime, dans son bain de mousse.
Elle est nue. Sublime. Dans un bain de sang.
Ça vous a plu ?
L’exercice c’était, à partir d’un quatrième decouverture, d’écrire le début d’un roman. Dans mon cas, le personnage avait un nom américain. Comme je ne connais pas les Etats Unis, j’ai décidé que le début du roman se passerait à Paris. (d’ailleurs, l’une des héroïnes de mon premier roman, Sois-belle-et-tue-toi, est une américaine, qui vit à Paris… mais elle est bien vivante !).
Mais alors comment j’en suis venue à écrire ce texte là en particulier ?
J’ai eu tout de suite l’idée de cette phrase de début. Pour ceux qui ne me connaissent pas en tant qu’auteure (et lectrice) je suis une grande fan de suspense (Je pense que ça se ressent dans ce texte), et cela me vient assez « naturellement » d’écrire dans ce style, même s’il y a des techniques pour inspirer le suspense. J’en ai d’ailleurs fait un atelier complet ! Donc je l’ai posé là, sans savoir où cela allait me mener.
Une fois que j’avais cela, il fallait que je plante le décor. Début de roman oblige. J’ai une mémoire et une imagination très visuelle, je ne sais pas comment ça marche pour vous, mais je peux me « voir » en tant que personnage, entrer dans l’appartement, voir les meubles et l’agencement des pièces. C’est tellement clair pour moi que j’ai parfois du mal à le décrire. Donc j’ai commencé par cette vision de la porte entrouverte, et j’ai tout simplement suivi le fil. Je sais, dis comme ça, ça a l’air facile, et peut-être que vous doutez pouvoir y arriver un jour, mais croyez-moi, c’est possible ! Suffit d’un peu d’entraînement, et pour cela, les exercices d’écriture créative aident beaucoup. Il y en a des centaines que vous pouvez essayer. Puisqu’on écrit sans réel but, juste pour le plaisir de créer, on se prend un peu moins la tête, et on laisse libre cours à son imagination !
En le relisant, j’ai réalisé que j’étais passée du passé simple au présent, mais comme cela donnait un sentiment de vivacité et d’urgence, je l’ai gardé tel quel. Même si certains peuvent penser que cela ne se fait pas, comme je vous l’ai expliqué plus haut, le but, c’est d’exprimer sa créativité avant tout. Le texte peut toujours être retravaillé par la suite si besoin.
Voilà pour la petite histoire autour de ce texte, je vous avoue que je n’ai pas écrit la suite, mais si cela vous inspire ou bien si vous voulez refaire le même type d’exercice, allez-y ! Prenez un livre au hasard et à partir du résumé, tentez d’écrire les premières pages d’un roman, quelque chose qui à la fois informe le lecteur sur les personnages, le lieu, la temporalité, et en même temps, l’incite à tourner la page, et n’hésitez pas à me faire part de vos récits !
Ce qui aide aussi c’est que j’écris souvent à la main, et cela ralentit un peu la course des mots sur le papier, contrairement au clavier. Donc, j’écris moins vite, et j’ai le temps de penser. J’ai le temps de penser à la suite, à l’élément suivant, au petit couac dans les rouages de la machine… Et je suis cette intuition. Jusqu’à la pirouette finale.
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